Bertrand Rosey est originaire de Bracieux dans le Loir-et-Cher. Son enfance, il l’a passée dans la nature. « Je suis un enfant de la campagne. Avec les copains, on allait jouer en forêt, on passait notre temps dehors et j’adorais ça ! » déclare-t-il avec émerveillement. Depuis toujours, il cultive cette passion pour les plantes, une façon pour lui de s’évader et de se ressourcer. Selon les 7 intelligences mises en avant dans Le Klub Extraordinaire, Bertrand Rosey possède la force de l’intelligence « naturaliste » qui se manifeste par une sensibilité accrue aux éléments de la nature.
Petit, il se passionne aussi pour les travaux manuels, le dessin, l’art… C’est au lycée que son orientation se précise. Avec une appétence pour l’art plastique, l’anglais, l’espagnol et le français – 3 langues qu’il maîtrise couramment depuis l’école primaire –, il décide de s’orienter vers un baccalauréat littéraire. « J’ai toujours été bon élève, un peu fainéant au lycée, mais bon élève quand même », nous confie-t-il. Après l’obtention de son diplôme, il poursuit avec des études de graphisme en intégrant une formation au BTS Communication visuelle où il rencontre sa future femme. Par la suite, pour continuer leurs études main dans la main, le jeune couple trouve une école commune, à Nice. Bertrand Rosey se forme en infographie, mais sa passion pour l’étude des plantes ne le quitte pas. En effet, son temps libre, il le passe à s’informer afin d’en apprendre davantage sur les plantes médicinales.
« J’avais orienté ma vie plutôt côté dessin et graphisme mais, finalement, ce n’était pas mon “dessein” ! » se rend compte le producteur.
« Après Nice, c’est là que ma vie a basculé », déclare Bertrand Rosey. Une envie soudaine de retour aux sources frappe le couple ! Poussés par le désir de retrouver leurs racines et de se rapprocher de leur famille, ils abandonnent leurs études de graphisme pour revenir dans la région de leur enfance… Cela fait maintenant 15 ans qu’ils habitent à Cheverny, dans le Loir-et-Cher, à quelques kilomètres de Bracieux, ville de souvenirs d’antan. Ce que ne savait pas Bertrand à cette époque, c’est qu’il ferait quelques années plus tard de son rêve d’enfant une réalité !
En effet, en revenant sur leur terre natale, le couple change du tout au tout d’univers en devenant, ensemble, ambulanciers. Au fond de lui, Bertrand sent que cette nouvelle orientation n’est que provisoire. Il ressent le besoin de revenir à un rythme moins stressant et d’acquérir de l’autonomie avec un projet qui lui appartient. Après 5 ans de bons et loyaux services, il quitte le milieu des ambulances. Cette expérience a été une étape importante de sa vie, elle lui a permis d’apprendre à gérer la pression et n’a fait qu’enrichir son côté humain. Après réflexion, et l’envie de changement professionnel, il décide donc d’exercer une profession en lien avec ses études supérieures. En 2007, il s’installe à son compte en tant qu’infographiste. Un métier qui lui donne à cultiver patience, prise de décisions, persévérance, et dans lequel il a aimé créer, mais aussi être indépendant.
Cependant, sa vie n’est pas non plus auprès des écrans ! Grâce à sa capacité introspective, sa volonté de découvrir de nouvelles sensations et ses facilités d’adaptation, il songe à une nouvelle aventure professionnelle. C’est alors que les travaux manuels le happent peu à peu. Il s’intéresse de plus en plus à la gastronomie et aime concocter de délicieux plats. Il découvre une nouvelle orientation, encline à ses valeurs. Friand de challenges, c’est naturellement que, en 2012, sa troisième vie professionnelle en tant que cuisinier débute ! Nommé chef de cuisine, il reste dans le restaurant pendant 4 ans.
Cependant, à ce moment, la graine est plantée : il songe de plus en plus à créer son propre univers professionnel auprès des plantes. Pendant ces années dans le milieu de la restauration, il persévère et entame le montage de son projet de devenir producteur-cueilleur. À la naissance de son premier enfant, il arrête de travailler et en profite pour se livrer complètement à la construction de sa nouvelle idée. Il fait des recherches, commence à élaborer un dossier et s’intéresse aux diverses variétés de plantes.
Ce qui fait la force de son parcours professionnel, c’est sa détermination, son envie à travers chaque métier de relever des défis. Bertrand n’a jamais cessé de se remettre en question, c’est en se lançant qu’il s’est enrichi, c’est en osant qu’il a découvert au fur et à mesure ce qui le passionnait le plus.
Pendant ces 2 ans de chômage, le passionné de nature se livre complètement à son projet : il commence à construire des séchoirs, des ateliers de productions… Il crée son monde rien qu’à lui ! En parallèle, il se questionne, et désire maîtriser davantage sa passion qui sera son futur métier ! Pour cela, quoi de mieux que de se former sur le terrain ?
Il décide alors de rejoindre une jardinerie dans laquelle il est nommé ouvrier horticole, puis responsable horticole. Cette expérience lui a permis d’apprendre beaucoup de choses sur les plantes et l’a conforté dans son projet : « C’était très formateur ! Je faisais de la production en pot de plantes pour alimenter la jardinerie, j’ai découvert de nombreuses variétés de plantes… » En parallèle de son travail à la jardinerie, son projet de producteur-cueilleur a bien poussé. Au bout de 2 ans, Bertrand Rosey décide de prendre son envol.
C’est en 2017 que son projet au doux nom « Les Jardins de Pam » éclôt. Galvanisé par cette nouvelle aventure qui débute, il est aidé par la CIAP (Coopérative d’installation en agriculture paysanne) qui porte les projets agricoles. Grâce à cette structure, il devient producteur-cueilleur et commence à vendre ses produits sur les différents marchés du coin.
« J’avais besoin de la CIAP, car j’ai un terrain que me prête la commune de Cheverny dans lequel j’avais commencé à planter. Grâce à leur aide, j’ai pu signer un bail rural ! » nous raconte fièrement le producteur cueilleur. Aujourd’hui, même s’il a démarré son activité, Bertrand est actuellement dans le processus administratif. Si tout se passe bien en 2022, il réalisera son plus grand souhait : devenir exploitant à titre principal.
Sans mauvais jeu de mots, l’entrepreneur a besoin d’un petit coup de pousse ! Lorsqu’il le pourra, il embauchera un apprenti pour l’aider dans ses tâches tout en lui transmettant sa passion. « Ce projet est compliqué tout seul, car il demande beaucoup de temps et d’organisation ! »
Après 3 ans , Bertrand Rosey ne regrette pas sa reconversion : « Ce qui m’anime le plus, c’est le contact avec la nature : j’utilise une centaine de plantes différentes ! Avant je travaillais avec un ordinateur ou une voiture qui polluait, cela allait à l’encontre de mes valeurs. Maintenant, je suis tout le temps dehors et c’est un bol de bonheur. » Enfin, l’homme n’a pas choisi ce métier pour l’argent mais pour se livrer pleinement à sa passion et à ses enfants : « C’est un projet de vie : ça me permet d’être avec mes enfants tous les matins et tous les soirs. D’ailleurs, ils peuvent venir avec moi quand je suis au travail. C’est une manière de leur transmettre les plaisirs de mon activité. »
Bertrand Rosey ne vient pas du monde agricole ; dans son parcours, il a dû se former et s’entourer des bonnes personnes : « Le réseau est important, il ne faut pas rester tout seul sinon le projet ne fonctionnera pas. Parler de ce qu’on fait autour de soi est très important ! » Justement, pour se faire accompagner dans son projet, il s’est entouré d’organismes spécialisés comme la chambre de l’agriculture. C’est ce qui lui a servi de tremplin vers sa nouvelle vie !
Avant de sauter le pas, Bertrand a pris le temps de longues années pour réfléchir et laisser mûrir son rêve. Durant cette période, il a su faire la part des choses entre les bons et les mauvais avis. Il n’a jamais abandonné, et il a toujours écouté sa bonne étoile qui lui disait :
« Lance-toi ! » Selon lui, chacun peut trouver sa destinée, alors une fois que vous avez mis le doigt dessus, suivez-la : « Il y a tellement de parcours différents, tellement d’individus différents, tellement de façons de mener à bien un projet… Donc, foncez mais pas tête baissée et adressez-vous aux acteurs de l’emploi et de la formation », vous conseille le reconverti.
Durant ces 3 années, son frein principal a été l’argent. Bertrand doit acheter avant de pouvoir produire, puis vendre. Il a fait le choix de ne pas faire appel aux banques pour se libérer du processus : « Sans faire de prêts, c’est compliqué, ce sont tous mes boulots qui sont passés dans le financement de mon projet », nous explique Bertrand Rosey. Il ne vit pas encore de sa passion mais reste patient ! D’ailleurs, l’homme au passé professionnel bien rempli a pour projet futur d’accueillir des enfants, des adultes, des personnes âgées, dans le cadre d’ateliers « à la découverte des plantes », au sein même de son jardin botanique !
Ce passionné de nature au parcours atypique ne regrette rien : « Ce que j’aime dans mon parcours, c’est d’avoir fait autant de choses : j’ai adoré être ambulancier, j’ai adoré être
cuisinier j’ai adoré plein de choses dans ma vie ! » Bertrand Rosey a enfin trouvé la stabilité et l’épanouissement dans son métier de producteur-cueilleur. Mais est-ce vraiment sa dernière vie professionnelle ?
Alors comme Bertrand, laissez parler votre cœur et lancez-vous !
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