Quand nous rencontrons Manon Lacoste, elle habite à Fontgombault, une commune de la région Centre-Val de Loire. Mais la jeune femme a grandi dans le Sud. Depuis toute petite, son côté artistique ressortait à travers ses activités : le dessin, les créations, le modelage… « Dès qu’il pleuvait, on ne me trouvait plus. En réalité, j’étais dans le jardin en train de modeler de la boue ! » Elle cultive depuis son plus jeune âge un tempérament de feu :
« J’étais très active, je jouais à la bagarre… Déjà à cette époque, je n’aimais pas les contraintes ! » nous confie Manon. Une personnalité qui mettait donc déjà en relief son besoin d’indépendance. Cela tombe bien, sa reconversion professionnelle le lui a permis !
Selon les 7 intelligences mises en avant dans Le Klub Extraordinaire, elle possède en elle la force de l’intelligence visuo-spatiale, c’est-à-dire la capacité à se représenter ses idées dans l’espace et à penser en images.
Quand on lui demandait à l’école ce qu’elle voulait faire plus tard, elle répondait par tous les noms de métiers artistiques et manuels possibles : styliste, peintre, créatrice de parfums…
En grandissant, elle se passionne pour les mathématiques, la physique et la philosophie. Plutôt bonne élève, elle s’oriente vers un baccalauréat scientifique. Cependant, à l’âge de 16 ans, les épreuves de la vie font qu’elle se retrouve seule pour appréhender son avenir. Grâce à sa détermination sans faille, qui ne l’a jamais quittée, elle réussit à obtenir son bac S option maths. Un peu perdue, mais n’oubliant pas sa passion pour la création, elle réfléchit et se dirige vers le design automobile. Pour mener à bien ce nouveau projet, elle passe par une classe préparatoire en vue d’intégrer une école de design. Elle se débrouille seule afin de financer ses études, en enchaînant les petits boulots. Manon n’a jamais abandonné et a toujours persévéré.
À Paris, elle devient chargée d’études chez Audirep, un institut d’études marketing, recommandé par sa sœur. Cependant, les doutes persistent et elle se demande si ce métier est vraiment le sien : « Je me suis réveillée à 24 ans en me disant : “ Mais Manon, ce n’est pas la vie que tu as choisie ! ” » Après cette révélation, elle a décidé d’agir rapidement en pensant que plus elle attendrait, plus ce serait compliqué.
Soudain, sa vie bascule : elle rencontre son compagnon, se marie, tombe enceinte et troque son appartement parisien pour aller s’installer au fin fond de l’Auvergne. Là-bas, elle se consacre à son premier projet de reconversion : architecte d’intérieur. La jeune maman envoie alors un dossier de financement pour intégrer une école d’architecte, mais elle essuie un refus. « À ce moment-là, ça m’a fait réfléchir et j’ai pensé que c’était le destin. J’avais réellement envie de faire de la poterie ! » nous livre-t-elle.
Une fois de plus, elle ne se laisse pas abattre et monte un nouveau dossier pour démarrer une formation en poterie. Bonne nouvelle, explosion de joie, tout se bouscule dans le cœur de la jeune femme : ce dernier est accepté ! C’est alors que son extraordinaire aventure commence. Elle rencontre un artisan potier qui accepte de la former ! Elle apprend à ses côtés les rudiments du métier. Grâce à ses encouragements, elle prend confiance et persévère.
Ses efforts ne sont pas vains puisqu’elle intègre une formation certifiante de 9 mois en Auvergne. Depuis cet instant, Manon Lacoste semble enfin avoir trouvé un sens à sa vie professionnelle. Dans son cœur, la poterie a toujours été une évidence : « Un jour, je rentrais de mon école et mon mari m’a demandé : “ Est-ce que ça te plaît ?” C’était indéniable ! Je n’avais pas d’autre choix que d’aller dans ce domaine, la passion est trop grande ! »
Manon accepte de recommencer à zéro et commence son activité dans son garage. Elle continue de perfectionner son art et de développer son univers. Il faudra attendre 1 an pour qu’elle ait son atelier rien qu’à elle, à Fontgombault, en région Centre-Val de Loire. Elle arrive là-bas provisoirement par pur hasard, mais elle tombe amoureuse de cette région qui l’inspire et décide de poser ses bagages pour une durée indéterminée : « On a été super bien accueillis par les gens du parc régional de la Brenne. On m’a proposé plein de projets… En plus, le paysage, le calme, sont inspirants pour travailler. Surtout, comme son nom l’indique, c’est une région centrale : je suis à 3 heures de Paris, 3 heures de Lyon, de Bordeaux…C’est pratique pour aller faire mes expositions ! »
Cela fait maintenant 8 ans que Manon Lacoste a monté son atelier Terre et Songes.
À ses débuts, cela n’a pas été un long fleuve tranquille : « Au commencement, c’était dur. Je faisais des marchés et je ne gagnais rien. Je me suis remise en question, trop malheureusement, et je me suis perdue dans mes créations. » Forte de son tempérament, la jeune femme n’a pas baissé les bras et a décidé de faire preuve de créativité en réalisant ce qui lui faisait plaisir, « des personnages biscornus noirs et blancs » : « À partir de ce moment, la passion s’est ressentie et ils se sont vendus ! » Aujourd’hui, l’entrepreneuse travaille principalement la porcelaine et vit de nouvelles sensations chaque jour : « C’est un métier qui n’est jamais acquis, qui fait se remettre en question en permanence. Se renouveler, c’est ce qui me motive, j’adore apprendre perpétuellement dans cette profession ! »
Pour tenter de se découvrir, à l’époque, la céramiste a réalisé des bilans de compétences :
« Ils étaient très justes, ils indiquaient que j’aimais les sciences, les formes, la physique-chimie, que j’avais besoin d’être seule, libre, et en extérieur. Ça cochait toutes les cases mais je ne voyais pas où ça voulait me conduire ! » Elle a écouté son instinct, suivi son destin et cela a payé !
Pour trouver son chemin, il faut écouter sa voix intérieure, ne pas faire de compromis à son bonheur et se donner les moyens pour que cela fonctionne : « Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’être à ma place ! » déclare Manon.
Dans cette quête de reconversion, il y a une part de sacrifices, il y aura des doutes mais si vous êtes convaincu que c’est ce qu’il vous faut, n’écoutez pas les autres. Une idée que l’artiste a bien cernée depuis le début : « Des gens de ma boîte avaient parié que je ne tiendrais pas 6 mois et que je reviendrais dans mon ancienne entreprise. Ils se sont trompés sur toute la ligne ! » L’instinct de Manon Lacoste ne l’a pas trompée. Elle s’épanouit désormais depuis 8 ans dans son atelier et s’envole même vers des expositions new-yorkaises. Une nouvelle aventure s’ouvre à elle, laissant derrière sa réussite les jours sombres.
Comme l’a fait Manon Lacoste, il est possible de revenir sur votre parcours professionnel en vous réorientant !
La reconversion est souvent un cap important à passer : peurs, doutes ou encore incertitudes peuvent vous assaillir. Mais tout le monde peut trouver sa voie !
Si vous vous posez des questions, Le Klub Extraordinaire peut vous aider à mieux vous connaître et à commencer votre réflexion !
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